La guêpe de l’amandier, Eurytoma amygdali, est un ravageur majeur de la culture de l’amandier. Il est connu depuis longtemps au Proche Orient et en Europe orientale. Il a d’abord été identifié sur des amandiers de Bulgarie puis successivement de Syrie, Jordanie, Liban, Turquie, Grèce, et ex-Yougoslavie.
Sa présence en France n’a été détectée pour la première fois qu’en 1981 dans un verger d’Auriol dans les Bouches-du-Rhône, mais également dans le Var. Actuellement, la guêpe recouvre l’ensemble du pourtour Méditérannéen français. Sa présence n’a pas encore été détectée en Corse .
E. amydali est un insecte hyménoptère qui appartient à la superfamille des Chalcldoldea. Il mesure entre 7 à 8 mm pour la femelle et 4 à 6 mm pour le mâle. On observe chez l’insecte un dimorphisme sexuel marqué, caractérisé par la taille de l’abdomen qui est bien plus importante chez la femelle que chez le mâle, ou par les antennes. Sa couleur va de noir à brun foncé.
Le cycle de cet insecte univoltin (une génération par an) se caractérise par une émergence des adultes mi-avril en France, mais peut varier selon les conditions climatiques. L’accouplement et la ponte ont lieu rapidement après l’émergence. Grâce à son oviscapte, la femelle perce le péricarpe et l’endocarpe de l’amande jeune (avant que l’amande soit dure) et dépose, à chaque fois qu’elle répète l’opération, un seul œuf.
Tous les stades immatures de la guêpe de l’amande ont lieu dans le tégument de la graine de l’amande. La période d’incubation de l’œuf dépend de la température et va de 5 jours à 25 °C à 17 jours à 15°C.
La larve éclot par la suite fin mai, se nourrit de l’embryon et des cotylédons de l’amande ce qui permet son développement. Vers fin juillet, la larve termine son développement et entre en diapause.
La nymphose débute en hiver à l’intérieur du fruit et peut durer jusqu’à deux ou trois hivers selon les conditions climatiques. La durée de cette nymphose est estimée à 30 jours, entre le stade larvaire et adulte prêt à éclore.
E. amygdali peut ainsi complétement infester les vergers , et rendre incomestible les amandes.
Les moyens de lutte sont existants sont la prophylaxie (enlever les amandes contaminées au verger et dans les amandiers sauvages autour de la parcelle), des luttes physiques (filet, argiles, ….). En termes de traitement phytosanitaires seul le Karaté Zéon® (lambda-cyhalothrine (100g/L). ) est autorisé . Cette substance active fonctionne par contact et ingestion sur un grand nombre d’insectes : elle pénètre dans la cuticule des insectes et provoque un dérèglement des canaux sodium.
Selon les années certaines produits homologués en bio sont autorisés (Spinosad par exemple), mais avec des résultats variables. Devant cette difficulté la Compagnie des Amandes a décidé de lancer une thèse dont l’objectif à termes est de trouver les molécules pertinentes pour mettre en place des pièges biocompatibles dans les vergers et limiter ainsi les traitements par insecticides (voir notre page ressources et publications).
Anjélica Leconte travaille sur ce sujet depuis janvier 2021.