Thèse d’Anjélica LECONTE (2021-2023) : Identification des COV émises par l’amandier en vue de développement un outil de biocontrôle contre Eurytoma Amygdali

Contexte : une guêpe principal ravageur de l’amandier !

Eurytoma amygdali -appelé parfois « la guêpe de l’amandier » est un hyménoptère ravageur de l’amandier apparu en France dans les années 1980 et existant de façon endémique dans le midi méditerranéen. Ce ravageur vient piquer le jeune fruit, lorsque la coque est encore tendre, et sa larve de développe en se nourrissant de l’amandon. Lorsqu’un verger est attaqué, toute la récolte est perdue. Il existe des moyens de protection par insecticide, mais la Compagnie des Amandes veut développer une production Bio qui implique de trouver un moyen naturel de lutte contre cet insecte.

Eurytoma en train de repérer une amande avant d’y pondre

L’amandier, comme tout organisme végétal, émet des molécules appelées « composés organiques volatils » (COV). Les COV remplissent différents rôles chez les plantes : la défense, la reproduction, la communication. Chez l’amandier, lors de la libération des COV dans l’air, certains vont attirer la guêpe, lui permettant ainsi de pondre dans l’amande : ce sont les kairomones. Actuellement la composition précise de ces kairomones reste inconnue. Or, en découvrant l’identité de ces molécules et leurs dosages précis, il serait possible de mettre en place un moyen de lutte biologique dans les vergers et limiter les pesticides : les pièges à phéromones.

Une thèse pour répondre à ces enjeux

C’est dans le but de découvrir ces COV pour trouver des pistes de biocontrôle que la Compagnie des amandes, le CNRS et l’INRAe ont établi une collaboration par le biais d’une thèse CIFRE en écologie chimique menée par Anjélica Leconte. Ce projet, réalisé sur trois ans (2021-2023), consiste à trouver les molécules responsables de l’attraction d’Eurytoma amygdali. Le déroulement de la thèse s’établit en trois parties distinctes :

  • identifier et quantifier les COV émis par l’amandier,
  • trouver parmi la liste de COV lesquels sont détectés par la guêpe,
  • puis ceux présentant une activité kairomonale, c’est-à-dire une attraction.

Le projet a débuté au CEFE (CNRS – Montpellier) en janvier 2021, sous la supervision de Michael Staudt. Un dispositif sur mesure a été mis en place pour prélever les COV de l’amandier émis par les différents organes : fleurs, fruits et feuilles. Ces composés étant identifiés, il reste encore l’étape de quantification, c’est-à-dire connaître en quelle quantité chaque composé est émis.

Depuis janvier 2022, la thèse se poursuit à l’INRAe Versailles supervisée par Philippe Lucas. À partir des molécules identifiées au CEFE, Anjélica fera de l’éléctroantennographie (EAG) pour savoir quelles molécules sont détectées et à quelle dose par les antennes de la guêpe, qui leur font office de « nez ».

Une fois cette liste de composés établie, elle étudie en 2023 le comportement des femelles par olfactométrie afin de découvrir quelles sont les molécules possédant un pouvoir attractif.

Ce n’est qu’une fois toutes ces étapes accomplies qu’il sera envisageable de réaliser des tests dans les vergers dans l’espoir de limiter les populations d’Eurytoma amygdali par un moyen naturel de piégeage.

Actualités de la thèse

rencontre entre Anjélica Leconte et nos agriculteurs le 9 décembre !

A l'occasion de la journée technique Bilan de fin de campagne à Sérignan-du-Comtat les agriculteurs ont eu pu profiter d'une présentation des premiers résultats de la thèse d'Anjélica Leconte. Des échanges enrichissants pour tout le monde : Anjélica est repartie...

La thèse avance : présentation des premiers résultats !

Anjélica Leconte a pu présenter dernièrement ses premiers résultats lors d'un groupement de recherche (GDR). Le GDR MediatEC du CNRS rassemble la communauté française de chercheurs et chercheuses autour d’une thématique : l’écologie chimique. Ainsi, depuis 2014,...

Eurytoma : ennemi n° 1 !

La guêpe de l’amandier, Eurytoma amygdali, est un ravageur majeur de la culture de l’amandier. Il est connu depuis longtemps au Proche Orient et en Europe orientale. Il a d’abord été identifié sur des amandiers de Bulgarie puis successivement de Syrie, Jordanie,...

Programme de recherche partenaires

L’objectif principale de la compagnie des Amandes est de participer à la relance de la filière, en étant actif dans les programmes de recherche, d’expérimentation en interne ou avec des partenaires. Projet LEVEAB Nous faisons ainsi parti du programme LEVEAB : « Lever...

La recherche sur un moyen de biocontrôle du ravageur de l’amandier.

Eurytoma amygdali -appelé parfois « la guêpe de l’amandier » est un hyménoptère ravageur de l’amandier apparu en France dans les années 1980 et existant de façon endémique dans le midi méditerranéen. Ce ravageur vient piquer le jeune fruit, lorsque la coque est encore...

d’autres ressources et informations sur Eurytoma

En amont de la thèse un groupe d’étudiants de l’Institut Agro Montpellier avait fait un point sur ce ravageur.

Le détail de leur travail est téléchargeable ici :